Le confinement

Publié le par Akotêgnon Gbêdékounnou Ascension BOGNIAHO

Depuis la décision de confinement, un silence  lourd règne sur la ville. Comme si elle fuyait l’espace urbain, la vie s’était  réfugiée dans les résidences, les maisons et les concessions. On le devinait, aux petites heures du matin, par le bruit  d’ustensiles de cuisine qui s’entrechoquaient  ou que quelque ménagère pressée jetait négligemment. Puis,  épars  dans la journée, les cris d’enfants en dispute pour un jouet,  la voix autoritaire d’un homme qui les menaçait de représailles s’ils ne taisaient pas leur différend ou celle d’une maman qui les invitait à la compréhension mutuelle, le lointain vagissement d’un nourrisson, toute cette exubérance attestait que les gens étaient vraiment terrés chez eux. Mais, se moquant des difficultés humaines, la nature continuait de vivre sa vie, elle la chantait par le ramage et le gazouillis des oiseaux, le chant du coq obligé malgré lui de rythmer les heures, surtout celles les plus importantes de la journée,  le soleil qui faisait journellement sa course avant de se faire relayer  par la lune  pendant la nuit.

Mero, sa mère et son oncle étaient enfermés dans leur maison, et depuis une quinzaine de jours qu’ils y étaient,  une affreuse impression  de se marcher les uns sur les autres les rongeait. Mero regardait la télé  à longueur de journée,  ne manquant  aucun épisode de ses dessins animés, tandis que sa mère s’acharnait sur la correction des copies des dernières interrogations écrites et évaluations. Par moments, elle demandait à sa fille de diminuer le volume du poste lorsqu’il lui semblait que le son, trop élevé,  la perturbait dans son travail. Pendant ce temps, l’oncle Toundé se prélassait dans son lit, écoutait la musique,  la récitation du coran ou priait quand c’en était l’heure : il est musulman. Il ne sortait de son abri que pour se rendre le plus souvent à la cuisine,  pour  boire de l’eau  ou  y exécuter une tâche commandée  par sa sœur ; il aidait,  en effet,  aux préparatifs de la cuisine,  passait les condiments à la moulinette, tempérait la viande et, parfois,  la faisait frire.

Des amis et collègues de Mamanmero l’appelait quelques fois au téléphone pour échanger des salutations et des plaisanteries, pour partager des  potins, tandis que son mari, mu comme par le devoir, la responsabilité et l’amour, appelait longuement de jour et de nuit ; il donnait des nouvelles de là-bas et prenait celles d’ici.  C’étaient les seules voix extérieures d’immixtion dans leur espace de réclusion, où la télévision faisait désormais piètre mine ; Mero l’écoutait et s’occupait  simultanément  à gambader comme une chevrette dans la maison, à imiter les défilés de modes, sous le regard  parfois amusé, parfois indifférent de sa mère. Lorsque les jeux bruyants du grimper aux chaises et d’escalade du canapé et des fauteuils  devenaient dangereux, la mère donnait de la voix et menaçait de sévisses si le risque se concrétisait. Alors, se rétractant sous ces menaces, Mero installait son salon de coiffure à même le sol, coiffait et dépeignait sa poupée.

Piquée parfois par un dard inconnu, elle s’arrachait soudain à ces jeux, allait chercher quelque babiole qu’elle cachait dans ses menottes, venait  se planter devant sa mère et lui disait en souriant : « un cadeau pour toi, maman ! »  Et lorsqu’elle ouvrait ses mains, on pouvait découvrir  des lego, une cuillère en plastique ébréchée ou un arrosoir, des pièces esseulées d’ensembles de jouets abandonnés ou tombés en disgrâce. La mère exprimait sa satisfaction devant le cadeau, la remerciait ; mais l’instant d’après, elle menaçait de zapper la chaîne du dessin animé, cela,  afin d’empêcher que la fillette s’éternisât devant elle et perturbât davantage son travail personnel. Mais comme Mero savait s’occuper et n’aimait ni  la monotonie ni l’ennui, elle allait chercher son train qu’elle lançait à toute vitesse sur les rails.

Le confinement se poursuivait, chargé de sa cohorte de contrariétés, de désagréments et de surprises. Sortir du lit, se frotter aux mêmes personnes tout le long du jour devenaient lassants. Et Mero le vivait, le portait, elle l’expérimentait par obéissance pour cette vilaine maladie. Le soleil était dehors, les oiseaux et tous les animaux en profitaient pendant ce temps, ses jambes lui demandaient de courir, mais le salon était si petit, si encombré qu’elle aura vite fait de buter dans quelque meuble. Alors, il faut jouer pour survivre, se livrer à des jeux de peu d’exigence en espace.

On était très avancé dans l’isolement lorsqu’un désaccord survient entre Mero et sa poupée. La coiffeuse, toute joyeuse un matin,  parce que sa mère lui permettait de laver les cheveux de sa cliente sans salir le sol,  avait installé minutieusement le matériel du travail. C’étaient une petite cuvette en émail, un bol d’eau, du savon et une petite serviette. Mero s’assit sur un tabouret, disposa la cuvette sous ses jambes allongées ; la poupée, couchée sur le ventre sur ses cuisses, elle lui lavait la tête et de la serviette, elle lui essuyait  les cheveux. Mais contre toute attente,  la poupée,  si docile il y a quelques instants, refusa de s’asseoir convenablement dans le fauteuil, sa jambe droite ne se pliait point. Mero la déchaussa et, lui empoignant le talon droit à pleine main, elle tenta une rotation du pied, d’abord vers l'avant,  puis vers l’arrière : le membre restait raide. Cette posture l’agaçait, l’exaspérait. Elle essaya la jambe gauche, celle-ci obéit. Elle tira fortement sur la jambe récalcitrante, elle résiste. Mero soufflait,  râlait. Il faudra prendre le taureau par les cornes pour faire plier cette jambe. Elle envoya sa main sous la robe, jusqu’à la jointure du tronc et du pied et tenta, en  plusieurs reprises infructueuses, de faire pivoter le pied.

Il est plus facile de détruire que de construire, lit-on sous la plume de Lamartine. Un objet, en effet, se présente comme un tout homogène bien qu’il soit un assemblage intelligent de fragments. Détruit en un laps de temps, il ne peut être reconstruit sous la même durée. Et quand bien même il le serait, l’objet ne sera jamais plus tout à fait le même. La poupée l'aura cherché. En un clin d'œil, son petit corps en plastique se retrouve nu, sans robe ni culotte, et impuissant face à sa propriétaire qui  la scrute et l'inspecte, dans l'espoir de découvrir l'endroit où coinçait le système. C'aurait été pour lui, un sursis. Mais,  précautions inutiles! De sa main gauche, l'enfant empoigne la poupée par le bassin et, de la droite, elle écarte violemment le pied impossible vers le haut, celui-ci se déboîte, laissant une légère déchirure à l'aine. Elle s'en émeut et une tristesse teintée de remords l’envahit. Il faut vite remonter cette jambe! Elle entreprend de le faire, mais quelle que fût la façon dont elle s'y prenait,  elle ne le réussissait  pas. Le deuxième pied livrerait peut-être le secret de sa liaison au tronc! L'enfant le déboîte à son tour. Et, à présent, les deux membres  dans les mains, elle les contemple et les compare: une rainure circulaire leur sert de joint articulaire. Assurée de pouvoir remonter les pièces détachées, Mero s'appliquait à la tâche en mordillant sa lèvre inférieure. Elle présente le pied gauche à l'entrée de la loge d'emboîtement, le presse et le pousse, mais la pièce refuse de s'emboîter. Si le membre sans problème n'obéissait pas, qu'en sera-t-il de l'autre ? Une colère grondait  en elle et, mécaniquement, elle arrache les bras l'un  après l'autre, puis la tête : ce fut un démembrement en règle.

Laissant le chantier de démolition en plan, Mero  va trouver sa mère;

-  Regarde, maman, lui dit-elle, ma poupée est gâtée. Regarde, tu vois?

- Anhan! Qu'as-tu fait comme cela, Mero? questionne la mère tout perplexe;

- Je ne sais pas, répond l'enfant les bras tombés le long du corps;

- Comment tu ne sais pas! Tu as démembré et décapité cette belle poupée. Ce n'est pas gentil.

- Son pied droit était raide, elle ne voulait pas le plier pour s'asseoir

- Mais tu aurais dû m'en parler au lieu de la mettre en pièces détachées.

Mamanmero  gagna  le  théâtre du désastre, remit les éléments à leur place. La tête et les bras tenaient fermement dans leurs cavités tandis que les pieds vrillaient, se balançant comme ceux d'une marionnette  lâchés par  les ficelles. Mère et fille en étaient attristées.

Les nouvelles de la maladie s'amélioraient de part et d'autre, les populations allaient bientôt voir le bout du tunnel. Mais il fallait tenir encore bon pendant des jours, peut-être des semaines qui séparaient du terme de la réclusion. Mamanmero, qui avait terminé ses corrections de copies et la préparation de ses fiches d'enseignement, occupait vaille que vaille ses journées par la petite lessive, le rangement, la lecture et la télé. Autour de la télé planait une atmosphère presque chargée d'affrontement, la gamine n'entendait pas quitter ses chaînes favorites: Disney Channel et Nickelodeon, pendant que la mère voulait regarder des chaînes pour adultes. Mais elle sut jouer le jeu.

- Mero, lui dit-elle un matin. Tu veux regarder la télé, moi aussi. Mais nous ne regardons pas les mêmes chaînes. Je pense qu’enssemble, nous pourrions regarder tes chaînes pendant un moment, puis après, on regardera les miennes. Qu’en penses-tu ?

- Je suis d’accord, maman, répond-elle aussitôt avec beaucoup d’enthousiasme. On regardera mes chaînes pendant un long, long moment, et les tiennes, un peu.

- Ok ! Mais tu me laisseras regarder mes chaînes quand ce sera mon tour !

- Oui, ma man chérie, dit-elle ; je t’aime.

L’accord était établi, l’enfant pouvait regarder à sa guise ses dessins animés. Quand elle n’accomplissait pas une tâche ménagère, la mère, assise dans le canapé face à la télé, la suivait d’un œil et pianotait sur son téléphone et, au moment  indiqué de l’une de ses émissions, elle avertissait sa fille et zappait. Une dizaine de minutes suffisaient  à  l’enfant pour se lasser de l’émission de sa mère. Elle se mettait à sauter, chanter, courir et même crier de façon gratuite. A bout de patience, la mère finissait par menacer de la punir.

Un jour où elle s’était livrée pleinement à cette mesquinerie, sa mère la punit  par quelques petites tapes, mais bien appuyées sur les fesses. Mero en pleura,  elle en pleurait si fortement qu’on aurait cru qu’elle avait subi un châtiment corporel sévère,  à  la chicote ou à la spatule. Ses cris et pleurs couvraient l’émission de la télé, la mère dut consoler sa fille qui s’isola dans la chambre. La liberté est un bien précieux ; l’homme peut se contraindre à demeurer enfermé pendant des heures sans qu’il lui en prenne le désir de se rebeller. Mais lorsqu’on l’oblige à s’asseoir pendant une heure, au bout d’une demi-heure à peine, il éprouve déjà le désir de se déprendre. La vie dans le confinement pesait l’agacement, la révolte, même l’oncle Toundé saluait à peine le matin, parlait peu, se mêlant de moins en moins à l’existence de ses deux autres cohabitantes. La jeune femme devait gérer tout cela avec tact. Elle était forte dans la tête, elle, la prof de français, habituée à gérer de grands groupes dans ses classes.

Ne voyant pas sa fille réapparaître, elle alla à sa recherche dans la chambre. Mero était là,  debout face à la fenêtre, l’air très sérieux.

- Que fais-tu dans cette position ? demande la mère

-Je fais une prière pour demander aux nuages de te transformer en mon esclave, afin que tu fasses tout ce que je veux, surtout me laisser la télécommande pour regarder mes dessins animés préférés.

- Ah bon ! S’étonne la mère, bouleversée. On avait pourtant conclu  un accord, t’en souviens-tu ?

- Oui, répond-elle tranquillement, le visage serré ;

- Ne veux-tu point le respecter ?

- Moi je veux regarder mes dessins animés, dit-elle rudement ;

- Ok, Mero, je te comprends.

La mère se  rappelait  à cet instant précis qu’elles avaient regardé ensemble un film où une petite fille, fâchée contre sa mère, avait obtenu des nuages, par une  prière, de  la transformer en un ours. Revenue de sa colère, elle n’est parvenue à renverser le mauvais  sort qu’à force de sacrifices. Mamanmero sourit et quitta la chambre.

Aussi loin que la miction puisse  projeter l'urine, les dernières gouttes reviennent toujours mourir entre les jambes. En sortant de sa retraite de combat, Mero demande à manger. Sa mère y fait la sourde oreille. L'enfant insiste, la mère résiste. Mero éclate en sanglots, sa mère se lève et s'éloigne d'elle.

- J'ai faim et tu ne veux pas me donner à manger, marmonne-t-elle en se mouchant, ce n'est pas juste.

- Mon rôle d'esclave est de te laisser la télécommande, la voici.

Elle dit, et tend la télécommande à la fillette qui refuse de la prendre.

- Les nuages  m'ont  transformée en ton esclave; je ne suis plus donc ta maman. Va  demander à ta mère de te servir à manger, conclut-elle.

- Ces nuages ne m'ont pas comprise, dit-elle dans ses larmes. Tu es toujours maman, ma maman chérie. Et je vais le leur faire comprendre  tout de suite .

Elle retourne dans la chambre converser avec les nuages. Quand elle en revient, une bonne assiette de riz nappée de sauce tomate au poulet l'attendait sur la table. Elle sourit et mange goulûment.

- Es-tu redevenue ma maman chérie? Demande-t-elle

- Oui, Mero !

- Waouh ! Je suis contente. Je ne demanderai plus rien à ces nuages. Reste donc ma maman pour toujours, jamais mon esclave. Je t'aime, maman.

Les jours suivants étaient relaxes et plus gais. Le train et sa révolution manquaient d'attraits, ils ne sollicitaient que peu l'intelligence de Mero. Elle les remplace par son  ordinateur.

En effet, elle possèdait un ordinateur, un joujou offert par sa tante, Noudéhou Noëlie, alors qu'elle avait à peine deux ans. La quarantaine, la tante avait un teint noir qui bénéficiait d'un entretien impeccable et constant. Haute de taille, personne ne pouvait rester indifférent à son balancement fessier quand elle marchait. Tante  Noudéhou accrochait en permanence un sourire à ses lèvres, qui trahissait sa bonhomie et sa gentillesse. Il attirait l'attention sur un visage anguleux qu'arborait sa  tête ronde fournie d'abondants cheveux crépus et élastiques. Elle travaillait dans le domaine artistique, s'habillait de façon décontractée sans être vulgaire. Ses salopettes bouffantes d'un goût exquis et surtout ses robes peu longues  découvraient ses jambes et permettaient de conclure qu'elle jouissait d'un remarquable embonpoint. C'était elle qui donna à Mero son ordinateur, un bel objet bilingue, au couvercle vert-olive et au corps violet. À l'ouverture, il laissait voir des touches couleur mauve par lesquelles l'enfant communiquait avec une mémoire pleine de chansons instrumentales, de jeux, d'exercices d'apprentissage du français ou de l'anglais et de la mathématique. Son ordinateur parlait, il félicitait ou réprimandait, encourageait ou blâmait: est-ce qu'il ne battait pas madame Boco en présence, puisqu'il lui arrivait  de critiquer les dispositions au moment des exercices, la dissipation et la concentration, par exemple?

Depuis l'incident des nuages, Mero s'était rabattue sur son ordinateur et, comme pour compenser le flux affectif peut-être interrompu momentanément entre elle et sa mère, elle lui demandait tout, elle lui demandait d'être l'ami, la berceuse, le guide, le pédagogue, elle lui parlait, le faisait taire quand elle le voulait, le frappait en tapant violemment sur ses touches. Dès lors, Mero laissait le champ libre à sa mère devant la télé. Elle ne l'intéressait plus guère, et du matin au soir, la fillette s'occupait avec son ordinateur qui l'aidait à asseoir davantage ses compétences en lecture et en arithmétique. Elle ne réalisait la présence de sa mère que lorsqu'elle lui intimait de diminuer la musique dont le volume dominait parfois celui de la télé et en dérangeait le confort d'écoute.

Cette situation semblait arranger tout le monde. De fait, chacun vaquait à ses nouveaux centres d'intérêts, Mero s'accrochait à son ordinateur, la mère de son côté, à la télé et à ses lectures.  Cependant, Mamanmero ne  se  sentait  pas  à l'aise; craignant que sa fille ne s'éloignât d'elle, elle cherchait un élément de modération, et la télé  lui en fournissait  un, en présentant un jour  une publicité sur les récits des aventures de Kirikou, un livre pour enfant, dont les histoires sont adaptées au cinéma en dessins animés. Bien vite, elle interrogea Internet qui lui propose sur youtube tous les récits du gamin noir.  Les enfants aiment à tisser des liens entre eux, non seulement pour le jeu mais aussi pour apprendre ensemble. La jeune femme avait trouvé l'appât qui l'aidera à briser la glace,  il restait à l'attacher à un hameçon,  le jeter à l'eau, afin de ferrer le poisson.  Le lendemain matin, alors que Mero s'affairait sur son ordinateur, sa mère commençait à visionner sur son téléphone-portable un premier récit du garçonnet. Dès qu'elle entendit la voix fluette du petit héros,  Mero s'arrêta net dans son jeu, abandonna l'ordinateur et se hissa sur le canapé à côté de sa mère.
- Fais voir, maman! dit-elle en essayant d'arracher le téléphone des mains de sa mère qui se laisse faire.

  Et Mero se plongea, tout heureuse, dans l'univers enchanté de l'enfant Kirikou qui découvrait son environnement et travaillait à le transformer  là où cela était nécessaire. C'était palpitant.  Quand un récit ou un épisode de récit finissait, de toute bonne grâce, la mère lançait la suite. Et, à force de voir faire sa mère, Mero pouvait sans son aide visiter toute la saga de Kirikou. C'était:" Kirikou et les hommes et les femmes"  "Kirikou et les bêtes sauvages", "Kirikou fait du tam-tam", etc. 
Mais contre toute attente, le fil des récits s'arrêta un jour et le rond du téléchargement tournait désespérément sur le téléphone. 
- Maman, crie l'enfant, le téléphone ne télécharge plus les histoires;
- Mon forfait de navigation serait terminé, je n'ai plus de MO;
- Tu n'as plus de MO!!!! C'est quoi cela?
- C'est ce qui permet de télécharger les récits pour les écouter. On l'achète en faisant un forfait.  Mais, Mero, nous en avons beaucoup dépenser depuis quelques jours, et il va falloir  faire attention aux dépenses à présent. Nous n'allons pas mettre tout notre argent dans Internet car il nous faudra manger aussi. Est-ce que tu comprends ?
- Oui, maman. Mais, mon papa peut payer le forfait. Peux-tu l'appeler ?
Accédant à la demande de sa fille, la femme appelle son époux. 
Allo! fait-elle. Rebonjour, mon champion. C'est ta fille qui veut te parler. Je te la passe.
Allo! Bonjour, mon papa chéri. Je vais très bien, merci. Papa, je t'aime, mais, est-ce que tu peux donner de l'argent à maman pour acheter le forfait dans son téléphone et je vais regarder les aventures de Kirikou? Oui, elle n'a plus de forfait. Oui, papa, j'aime ces histoires. Merci beaucoup, mon papa chéri et je t'aime beaucoup, bisous.
Elle remit l'appareil à sa mère qui termina la conversation et raccrocha.

L'après-midi de ce jour, le compte rendu du conseil des ministres annonçait le déconfinement national. Tout le monde pouvait circuler librement dans le respect du port du masque et de celui des gestes barrières. L'école reprenait pour les élèves des classes d'examens et intermédiaires tandis que les tout-petits comme Mero étaient mis en vacance. Mamanmero reprit le chemin du collège. L'enfant ne pouvait revivre les aventures de Kirikou que pendant quelques minutes avant de s'endormir les soirs.

Publié dans Littérature

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A
Très émouvant. J'aime tout . Particulièrement la petite Mero qui est très intelligente.
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A
Oui! Merci pour elle.
A
Bien reçu professeur.
A
Je suis content que vous soyez allée sur le blog pour votre premier commentaire. Il faudra le faire à chaque nouveau texte. <br /> La petite Mero est unique en son genre. Elle est intelligente et très maligne.